mardi 7 septembre 2010

19-22 aout 2010: Festival le Couvre Feu.



A force d'en entendre parler, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre un pass trois jours et des billets de train deux mois à l'avance pour aller au Couvre Feu. Je n'ai pas regretté. Voici donc un petit récapitulatif de ce week-end plein d'émotions. Puis ça fait un petit extra, je ne parle pas que de punk rock.

Jeudi 19 aout.
Arrivée à Corcept, un bled paumé à côté de Nantes, un bled paumé mais parfait pour un festival. Quelques heures plus tard, les installations sont terminées et notre campement de "la belette qui tète" (un hommage qui ne vient pas de moi) est dressé, avec nos potes de Sick My Duck installés à quelques mètres.
L'ouverture du festival consistait en un concert au village mais on n'y est pas allés.
Quelques euh... heures plus tard encore, je me retrouve avec trois personnes prétendant être mon frère, mon cousin et mon mec et me suivant partout dans le brouillard de la nuit. On a même cassé une table de jeux en carton en faisant un bras de fer. J'ai apprécié l'organisation attentionnée du festival, qui a en effet pensé à installer des aires de jeux de société avec des animateurs habillés en orange. GG.

Vendredi 20 aout.
Réveil. J'ouvre ma tente. Bleu. Le bleu d'une autre tente. WTF? Un certain adorateur de Ricard n'a pas trouvé d'autre place pour sa tente que juste devant la mienne. Enfin bref, mon problème principal a été de décider quel t-shirt j'allais mettre. L'affiche annonçait plein de trucs que je ne connaissais pas, mais aussi PENDULUM et ULTRA VOMIT. J'hésite pendant longtemps entre mon t-shirt Marxmallows avec la gueule de Michel Sardou et mon t-shirt Bad Religion. Après de longues hésitations, c'est le groupe des ricains antiécclésiastes qui l'emporte. Bref, je fais connaissance avec des gens sympa, je bois de la bière, je raconte des blagues, je bois, je récite du Jon Lajoie, je bois, enfin vous avez compris. L'ambiance est on ne peut plus agréable: des réactions en chaine d' "APÉROOOOO !!!" parcourent le camping environ toutes les minutes, tout le monde t'offre de la bière, y'a des gens déguisés: une fermière, une poule, une bite, une capote, des indiens, enfin bref, on s'amuse, (et) on boit.
De nombreux apéros plus tard, il est temps d'aller rentabiliser les 50€ du pass trois jours et de se diriger vers les chapiteaux colorés du festival. J'avouerai que j'ai un souvenir très vague des groupes que j'ai vus, enfin surtout de ceux que je ne connaissais pas.
Il est 23h45, je me dirige vers le chapiteau où doivent faire leur prestation les fameux PENDULUM. Bien que je ne sois pas une très grande admiratrice de musique électronique et que je ne connaisse pas très bien l'oeuvre du groupe, j'ai été charmée par un live assez impressionnant et plein d'énergie, un vrai live qui nous fait sentir la présence scénique des anglais drum'n'basseux. Des morceaux comme le très entendu "Tarantula", le fameux "Blood Sugar" ou encore le "Witchcraft" du dernier album font vibrer les alentours. Les basses traversent mon corps, les projos m'aveuglent et tout le monde danse autour de moi: c'est beau.
A 1h00, c'est au tour d'Ultra Vomit de mobiliser le public. C'est alors que tous les t-shirts "je collectionne des canards vivants" se rassemblent sous le même chapiteau et brandissent des signes satanistes en l'air (moi non plus, je ne comprends pas). Les nantais commencent leur spectacle, avec leur entrée en scène minutieusement planifiée et leurs blagues écrites avec beaucoup d'amour. Mes apéros ayant pris le dessus depuis quelques heures, j'abandonne mon corps à mon jumeau maléfique intérieur, qui se faufile vers les premiers rangs et passe tout le set à brandir des majeurs et à gueuler des "on s'en branle" et des "bande d'enculés" à tout bout de champ, sous le regard stupéfait des fans dociles du groupe. Vraiment, c'est n'importe quoi. N'empêche, ce que j'admire chez Ultra Vomit, c'est la capacité de faire gueuler "caca - pipi - chiottes - vomi" à toute une foule sans avoir à les menacer d'un lance-grenades. Un très bon spectacle, clôturé par of course "Je collectionne des canards" (à moins que j'aie zapé quelque chose).
On retourne alors au camping, pour d'autres apéros et des rencontres poilantes jusqu'au matin.

Samedi 21 aout.
Réveil difficile. Le soleil tape, des personnes très sympa s'acharnent sur moi, je suis trempée jusqu'aux adidas superstar que je suis obligée de remplacer par des tongs (oui, je sais, on s'en branle).
Plus tard, je suis dans un hamac, une bière à la main, et on me sert de la pastèque. Ma vie est vraiment trop dure. Je décide ensuite d'errer dans le camping, à la recherche de mon ami Ben, de son pote déguisé en zboub et de son autre pote déguisé en préservatif. A la place je rencontre d'autres gens qui me filent de la bière et avec qui je passe une partie de l'après-midi.
Le soir, c'est fièrement vêtue de mon t-shirt Toy Dolls que j'arrive aux chapiteaux colorés.
Je dors un peu dans l'herbe pendant MAX ROMEO (vous savez, ce légendaire chanteur de reggae), et quelqu'un de très gentil me couvre avec sa veste Sonic Boom Six. Le reggae, ça me berce.
Après avoir assisté à la fin du set dans une position verticale (il fallait bien), je me dirige vers le chapiteau qui abrite la prestation de JELLO BIAFRA & THE GUANTANAMO SCHOOL OF MEDICINE avec, comme son nom l'indique, le légendaire Jello Biafra des Dead Kennedys. La prestation d'un des pères (encore vivants) du punk n'est pas décevante: la setlist est interprétée avec pèche, humour et professionnalisme, et Jello Biafra nous fait même découvrir les fonctionnalités cachées d'un micro (on peut prendre une douche, par exemple). Le public quant à lui fait plaisir à voir: on aperçoit des Haringtons, des t-shirts Ramones, des docs et parfois même des tatouages ou des cheveux décolorés. On voit des cinquantenaires chanter les refrains avec de la nostalgie dans le regard, des kids pogotter avec de la joie de vivre dans les leurs, et on se dit discrètement que les gens qui n'écoutent pas de punk ratent quand même de sacrés lives, parfois.
Changement de chapiteau pour OPIUM DU PEUPLE, ce groupe au nom marxiste qu'on peut lire sur les flyers en papier glacé distribués à la sortie du Nouveau Casino après un concert des Unco. Personnellement, je ne connaissais pas du tout et je venais assister au set pour la principale raison qui est que c'est un des groupes dont FOREST POOKY fait partie. Ce Forest qu'on peut également voir au sein de The Pookies bien sûr, Sons Of Buddha, The Black Zombie Procession,Annita Babyface & The Tasty Poneys mais également seul avec sa guitare pour un (très bon) projet acoustique. Je me rappelle assez vaguement du set d'Opium du Peuple, mais le spectacle en valait la peine. Opium du Peuple fait partie de ces groupes qui ne se contentent pas de jouer mais qui mettent en scène leurs morceaux, en faisant venir des personnages, des accessoires et divers artifices pour illustrer ce qui est en train d'être joué. C'est ainsi que pour un morceau dont j'ignore le nom, on a eu droit à un mec déguisé en... euh... bref à un mec déguisé, armé d'un spliff faisant la taille de son bras. Je n'ai pas trop regardé le public quand il l'a balancé dans la fosse, mais je pense que les gens se sont battus pour l'avoir. Ce fut donc un agréable spectacle, la Religion (je pense que la moitié des lecteurs ne comprendra pas ce que je viens d'écrire et l'autre moitié trouvera ça terriblement nul, mais je le mets quand même).
Plus tard, j'ai assisté à BEAT TORRENT mais ce n'est pas le genre de musique qui me branche, puis je n'ai pas compris le principe du live avec un CD qui tourne en même temps, notamment pour le "mix" de "Smells Like Teen Spirit". Assez moyen comme set, mais bon ils font ce qu'ils veulent.
Alors en ce qui concerne EZ3KIEL VS HINT, un truc de DJ je crois, j'ai du y assister un quart d'heure puis je suis retournée au camping pour d'autres apéros avec une centaine de personnes différentes, toujours en récitant du Jon Lajoie.

Dimanche 22 aout.
Réveil très difficile, je sors de ma tente et je dors encore quelques heures par terre.
Une autre journée paisible au soleil et à la bière s'écoule, et je me retrouve au festival, vêtue de mon magnifique t-shirt Descendents pour ne pas trop écouter le set d'ALBOROSIE qui apparemment est le phénomène reggae du moment (en tout cas pendant que j'achetais tranquillement ma bière, les gens se précipitaient vers le chapiteau où ça jouait).
20h30, c'est au tour de SKIP THE USE de rassembler le public. Du rock classement péchu, avec des musiciens cool (il m'a semblé apercevoir un t-shirt Flatliners sur le torse du guitariste) et un son visiblement bien travaillé. Skip The Use est une reformation ou un side project du groupe de ska punk énervé Carving. Bien sur, en tant que puriste refoulée, j'aurais préféré voir Carving à la place de Skip The Use, ce dernier étant du rock un peu trop fashion pour moi, et manquant de ce je-ne-sais-quoi qu'ont les groupes pas trop connus quand ils jouent leur punk rock sincère en repensant avec émotion au premier NoFX qu'ils ont écouté. Un très bon show tout de même, je précise, et un groupe à découvrir.
Je n'ai pas écouté chanter THOMAS FERSEN, donc je n'en parle pas. Par contre j'ai mangé des frites.
22h45, il est grand temps d'aller sous le chapiteau qui s'apprête à accueillir les pionniers du New York Hardcore, SICK OF IT ALL. Avant même leur entrée en scène, on sait qu'on ne s'est pas trompé de jour ou d'horaire: des t-shirts Agnostic Front, Sick Of It All bien sûr, des sleeves, des plugs et même des straight edge se démarquent parmi les milliers de torses nus et de t-shirts couvre feu. Les hardcoreux new-yorkais arrivent enfin, et débute le show des légendaires Sick Of It All. Les frères Koller, malgré leur coup de vieux, n'hésitent pas à effectuer leurs sauts habituels, et à foutre le feu, dignement accompagnés de Craig Setari et Armand Majidi. On a droit à nos morceaux préférés interprétés avec cette rage propre au HxC: "Good Looking Out", "Built To Last", le mythique "Step Down" ou encore "Scratch The Surface" sont repris, criés par la foule. J'aurais bien aimé voir un peu de mosh mais à part un circle pit que le groupe a demandé et qui a tenu trente secondes, il fallait se contenter du corps classique d'un public de festival. Un show dense et émouvant, à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre d'une référence hardcore.
Pour clore le festival, l'orga a programmé le fameux side project digne d'une armée: LE BAL DES ENRAGÉS. Side project comprenant des membres de Parabellum, Banane Métalik, Tagada Jones, Lofofora et d'autres groupes mythiques français. Le live du Bal des enragés est un spectacle: mascottes déguisées, pin ups dansantes, changement permanent de musiciens... la mise en scène est plus que mouvementée. Le bal des enragés, c'est le groupe qui reprend les morceaux qui ont pu bercer plus d'un dans le milieu punk. C'est l'occasion de pouvoir crier les refrains (et les couplets) de "Blitzkrieg Bop", de "Cayenne", "Basket Case" et d'autres tubes de groupes tels que les Clash, Ludwig Von 88, Bérurier Noir; on a même droit à un guest des Svinkels pour le fameux "Réveille le punk". Pour le coup, c'est une setlist avec que des tubes. Le public s'extasie, le public en redemande. J'avais entrevu ce groupe aux Feux de l'été sans avoir apprécié, mais le fait d'en avoir vu un peu plus m'a fait changer d'avis. Un très bon groupe est venu clore ce festival, un très bon groupe qui fait revivre les morceaux mythiques de l'histoire du punk, et le punk lui-même par la même occasion.
On dit merci et au revoir aux chapiteaux colorés et on retourne au camping pour une dernière nuit chaotique. Une nuit avec des BB Burnes qui se prennent des bites dans les cheveux, avec des jeunes torchés qui ne retrouvent plus leurs campements, avec des abrutis qui font du tam-tam sur des poubelles (et se font insulter), avec un mec qui chie dans une glacière en plein milieu d'une allée et un autre qui arrête tous les passants pendant 1h30 pour leur montrer l'oeuvre d'art; une nuit où je rigolais tellement que j'en tombais par terre (et où j'ai fini par avoir mal au ventre).

Lundi 23 aout.
On se réveille difficilement et assez tôt, vu qu'il faut lever les voiles avant midi. Il pleut. Les festivaliers se cassent, laissant derrière eux un décor post apocalyptique. On rentre tous chez nous, un peu tristes que le festival soit terminé et heureux de retrouver son confort citadin.

Soleil, musique et apéros, on garde du festival un souvenir plus qu'agréable.


Vu que mon article n'est pas assez long, je vous mets quelques photos piquées sur le site du festival, histoire de.





14 commentaires:

  1. ah ma grosse tres tres satisfaite de ce compte rendu si realiste et ki nous rempli de tant de nostalgie mais de joie et dimpatience en attendant ce prochain rdv si fabuleux qu'est le couvre feu merci gros bisou ta grosse louloutte bisou la picarde ^^

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  2. Couvre Feu -> la passion en moins :)

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  3. T'inquiète pas, un jour l'Alien Fest aura autant de succès.

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  4. Pendulum et Sick of it all, dans le même festoche, le rêve... !
    Encore un report qui donne envie d'y être... ha merde, trop tard...

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  5. "Pendulum et Sick Of It All dans le même festival, que demander de plus?" - c'est à peu près ce qu'avait dit mon frère à propos du couvre feu. Hihihi.

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  6. Très bon, même si je suis déçu que l'on n'ait droit qu'à une bête photo de glacière alors que tu nous teases à donf avec le mini-récit scatologique qui s'y rapporte.

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  7. Désolée mais vu qu'on m'a volé mon sac à main et mon appareil photo par la même occasion une semaine avant le fest, je n'ai pas pu immortaliser ça. Par contre j'ai vu des gens se prendre en photo avec, donc avec un peu de chance, en parcourant le net jour et nuit pendant deux mois, je trouverai bien une photo.

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  8. On veut des noms !!!
    Qui a pris des photos c'est immonde !!!
    Et puis quelle idée aussi, il ne faut jamais mais jamais refusé des bières à un mec comme moi, les conséquences sont terribles !!!

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  9. Pour les photos, il faut demander à Baptiste, c'est lui qui faisait le guide touristique. Enfin, si seulement il s'en rappelle.

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  10. Tu dis au moins 5 fois "légendaire" !. Enfin à part ça tu rends bien l'ambiance du couvre feu, même si tu parles pas assez du bordel que c'était !
    Poutou
    Ben

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  11. Oui, je sais, j'ai eu un peu de mal à varier mon vocabulaire sur un article aussi long et surtout vu ma fatigue extrême.
    Concombre de merde.

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  12. Ca avait l'air super, mais tu as quand même une sacrée mémoire, impréssionant.

    Faudra que je fasse un tour la bas, je me torcherai la gueule pour oublier que je suis pas fan de ce genre de musique, à part pendulum.

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  13. Non mais y'avait plein de styles, j'ai pas assisté à tout!

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Évitez de rester anonymes s'il vous plait, mettez au moins un pseudo à la con.
Pour les noobs qui ne savent pas mettre de pseudo, dans "sélectionner le profil" il faut choisir "Nom/URL".
Merci.